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Maurice G. DANTEC – Babylon babies

Babylon BabiesMaurice G. Dantec. A la simple mention de ce nom, la plupart des amateurs de thrillers passent leur chemin en se pinçant le nez. Paranoïaque, xénophobe, crypto-fasciste. Bref, définitivement infréquentable. Loin de nous l’intention de relayer les idées professées par cet auteur dans une poignée de pamphlets aussi indigestes que nauséabonds. Ils ne sont pas rares, les écrivains lassés de leur isolement qui se perdent sur les chemins de la prophétie. Dantec a sans doute approché la vérité littéraire d’un peu trop près pour sortir indemne de son cabinet de travail. Pris à son propre piège, il s’égare depuis un bon bout de temps dans les couloirs de son « Laboratoire de catastrophe générale » et au vu de sa dernière actualité – il a dénoncé le contrat qui le liait avec les éditions Ring pour un livre qui devait lui permettre de revenir au premier plan –, il semble peu probable qu’on le voie un jour trouver la sortie. Il n’en reste pas moins qu’en trois romans, Dantec s’est imposé dans le cercle très restreint des incontournables du thriller. Et qu’avec « Babylon Babies », il a tutoyé la perfection.

Nous sommes en 2013. Hugo Cornélius Toorop, mercenaire français d’origine imprécise, lutte pour sa survie dans un désert situé aux confins de la Chine et du Kazakhstan. Il consacre les maigres forces qui lui restent à occire les soldats chinois qui ont le malheur de croiser sa route. Moyennant de copieuses doses de drogues et un art consommé du combat rapproché, il arrive à regagner Almaty, siège de la rébellion qu’il a l’honneur de servir pour le moment. A l’évidence, rien n’est simple dans ce Caucase compliqué où les guerres s’agrègent les unes aux autres. La Chine elle-même est en proie à des troubles intérieurs. Toorop ayant commencé sa carrière de porte-flingue dans les guerres balkaniques, il n’est pas vraiment dépaysé.

Sa surprise est tout aussi relative lorsqu’un colonel russe du nom de Romanenko prend contact avec lui : comme beaucoup d’autres officiers des services secrets, ce galonné complète sa solde par des trafics en tous genres, drogues et armes principalement. Le contrat qu’il lui propose est du genre attractif : escorter une jeune Canadienne de 25 ans nommée Marie Zorn entre Almaty et Montréal. Pour mener cette mission à bien, Romanenko lui adjoint deux autres professionnels de la castagne : un mercenaire nord-irlandais, Dowie, et une ancienne de Tsahal, Rebecca Waterman. A priori, un boulot tranquille et plutôt bien payé. Toorop décide illico de changer d’employeur.

Le problème, c’est qu’il est justement trop bien payé. Il comprend assez vite que les mesures de sécurité déployées autour de cette frêle jeune femme ne doivent rien au hasard : elle transporte quelque chose qui vaut son pesant d’or. Indice supplémentaire, le commanditaire de cette mission est un mafieux russe du nom de Gorsky – physique de boucher et âme à l’avenant – et ce genre de personnage n’investit pas un million de dollars sans d’excellentes raisons. Détail piquant : il apparaît bientôt que la frêle Marie Zorn est victime d’épisodes psychotiques, des hallucinations qui la laissent sur le carreau, à l’article de la mort. Et que c’est pour cette raison précisément qu’elle a été choisie. Car ce qu’elle porte en elle, c’est tout simplement le futur de l’humanité. Un futur qui rapportera une fortune à ceux qui le domestiqueront.

Les lecteurs de ses deux premiers romans, « La sirène rouge » et « Les racines du mal », retrouvent ici les superstructures de l’univers de Dantec. La mainmise de la technologie sur la réalité. La fusion progressive du biologique et de l’informatique. L’être humain vu comme un faisceau de neurotransmetteurs reliés au monde extérieur par une série de prothèses de communication. La relativité de son rapport au réel. L’isolement de l’individu au milieu d’une société déshumanisée et, corollaire inévitable, la guerre de tous contre tous au moyen d’armes de plus en plus sophistiquées. La décomposition de la planète Terre en guerres diverses et variées, prélude à un anéantissement définitif. Le saccage irrémédiable de l’écosystème au profit de gigantesques consortiums pour qui le capital humain compte moins que l’investissement financier. La folie comme état limite de la Connaissance. L’univers selon Dantec : une guerre civile à l’échelle mondiale. L’égoïsme humain et sa rapacité naturelle, couplés à une maîtrise affûtée des technologies de combat, conduisent l’espèce à l’autodestruction. Seul espoir, l’émergence d’une minorité éclairée qui, par un usage approprié de la technique, suscitera l’avènement d’un homme nouveau. Voire d’un Surhomme.

Bref, rien de bien folichon. Les livres de Dantec regorgent de tueurs froids, de psychopathes bouillants et de tarés parvenus à un stade plus ou moins avancé de délire. Qu’est-ce que la réalité ? Ce qu’on parvient encore à en voir, rien de plus. Etant donné que les puissances politiques et financières manipulent les hommes dans leur seul intérêt privé, il revient à chacun de procéder à sa synthèse personnelle. En ce sens, la schizophrénie et son accès à une multitude de possibles constitue une modalité d’existence parmi d’autres, peut-être l’une des plus abouties en regard du monde qui nous attend. Thriller futuriste, « Babylon Babies » décrit une société capitaliste arrivée au stade suprême de la barbarie : il n’y a plus de bien commun, mais une multitude d’intérêts individuels engagés dans une lutte sans merci pour la survie. Des alliances de circonstance se nouent et se dissolvent dès que les ambitions de l’une des parties sont contrariées. Opéra de tonnerre et de feu, « Babylon Babies » nous convie à la noce des armes et des fous.

Cela ne suffirait pas à captiver le lecteur si le thriller de Dantec n’était pas aussi bien documenté, lui assurant une indiscutable plate-forme de vérité. L’auteur livre des perspectives d’avenir rigoureuses comme des plans d’architecte. A l’évidence, il a potassé des dizaines d’ouvrages concernant les technologies de l’information et leur empreinte sur notre vie quotidienne. Il grave ainsi les contours d’une nouvelle réalité – une réalité augmentée, pour reprendre un terme contemporain – suscitant un univers inédit, d’une puissance d’évocation absolument saisissante. Dantec est l’écrivain qui a eu l’intuition la plus subtile des mutations qui sont en cours, tant techniques que psychiques. L’homme est considéré comme une variable parmi d’autres, happé dans un maelstrom de connexions et d’interactions. L’entité qui survivra à ce gigantesque mouvement darwiniste prendra la forme d’un être biologique qui aura assimilé les capacités de la machine, à moins que ce ne soit l’inverse. A charge pour lui de reprendre le flambeau de l’humanité. Vu le sort que le locataire terrestre réserve aux membres de son espèce, c’est encore ce qui pourrait arriver de mieux à ce qui subsiste de l’homo sapiens.

Bien sûr, on objectera que les livres de Maurice G. Dantec se résument à un défilé de concepts communicationnels aux intitulés ronflants tels que « Réencodage Transfini sur Modélisation Chaotique », voire à un catalogue Trois Suisses de l’armement moderne. Il est pourtant évident que son univers a besoin de cette précision foisonnante pour rendre l’énergie d’un monde convulsif et exorbitant, rythmé par les bourdonnements des champs électromagnétiques et le claquement des balles de kalachnikov. Le futur de l’homme est à chercher entre le langage binaire et la pyrotechnie, et Toorop aura à affronter bien des vicissitudes avant de gagner le havre d’une maternité. L’avènement d’une espèce nouvelle, d’un mutant homme-machine, repose entre les mains de quelques scientifiques penchés sur un savant assemblage de tubes à essai et de câbles électriques. Mais à tout moment, un projectile peut fracasser ce rêve d’éprouvette : la barbarie règne en maître, la vie humaine n’a que peu de prix. Partout la guerre répand ses malheurs, broie des existences par milliers à la manière d’un monstre indifférent. Il n’y a pas là de quoi émouvoir les riches et les puissants, uniquement préoccupés de rentabilité immédiate. Décrit par Dantec, le capitalisme s’apparente à une forme d’eugénisme social : dans une planète livrée à l’arbitraire et la violence, seuls les forts ont le droit de survivre. L’individu ? Une variable parmi d’autres de la guerre globale.

Ce qui frappe d’autre part dans « Babylon Babies », c’est l’acuité des prédictions géopolitiques de ce thriller. Et si l’avenir de la planète se jouait au fin fond du Caucase ? L’expérience clinique débute en Thaïlande, passe par le Kirghizistan et est censée se terminer à Montréal. L’Europe et les Etats-Unis n’ont pas voix au chapitre. Au fil des pages, on croise des généraux russes, des soldats chinois, des banques taïwanaises, des révolutionnaires tchétchènes, des sociétés immatriculées dans des paradis fiscaux : « Babylon Babies » dresse ainsi la carte furieuse de la mondialisation. Le facteur humain compte pour peu en regard des flux d’informations et de finances qui sillonnent le globe à la vitesse de la lumière. La vie d’un homme se résume à une diode clignotante sur un tableau de bord qui s’étend à perte de vue. On est saisi de vertiges, on s’égare quelquefois dans le récit, mais toujours Dantec nous maintient à flot au fil d’une narration maîtrisée. Ménageant avec un art consommé de l’intrigue informations, actions et suspense, il réalise le rêve de tout écrivain : la création d’un univers personnel, cohérent, auto-normé. Un univers qui se suffit à lui-même.

Il n’aurait pas atteint cet objectif sans un style épuré et lyrique à la fois. Les descriptions, d’une précision métallique, se fondent sur une vitalité de langage qui n’exclut ni l’ironie, ni l’emphase quelquefois. C’est que le sort de l’humanité se décide dans ces 700 pages. Les personnages jouent leur peau à pile ou face. Il y a donc des déclarations définitives et des outrances incantatoires, que contrebalancent une finesse dans l’expression et une véritable jubilation dans la métaphore. Dantec ou la poésie du chaos… Seule cette langue de bruit et d’ivresse pouvait rendre les fulgurances des visions de la schizophrène et la fureur des combats à l’arme automatique. Les trajectoires des mots sont tantôt directes et percutantes, tantôt elliptiques. Les deux premiers opus de Dantec péchaient parfois par un style plat, répétitif. Avec « Babylon Babies », il hisse le thriller d’anticipation au rang de genre à part entière. En littérature aussi, une porte était ouverte, annonçant des horizons nouveaux.

Comment expliquer les errances futures ?

La force de Dantec s’est retournée contre lui. Peut-être a-t-il fini par se convaincre du caractère vital de sa mission ? Comme bien des auteurs qui sacrifient à la posture prophétique, il s’est appliqué à dessiner les linéaments du désastre en cours, étant entendu que l’incantation est apocalyptique ou n’est pas, et que seuls les écrivains visionnaires détiennent les clés des arcanes. A l’artisan scrupuleux s’est substitué un entomologiste maniaque. Les sources documentaires ont dégénéré en fastidieuses revues de détail, la prospective s’est muée en ruminement. Tout se passe comme si Dantec, affairé à prouver la justesse de ses théories, avait perdu de vue l’essence même du travail de romancier : écrire une histoire. « Villa Vortex », son dernier roman publié chez Gallimard ? Un pavé indigeste gorgé de banlieues sinistrées et de méta-trucs-bidules aux propriétés révolutionnaires. « Cosmos Incorporated », chez Albin Michel ? Une longue énumération d’innovations technologiques. Au bout de cent pages l’intrigue n’a pas avancé d’un pouce. Dantec a dessiné les contours d’un futur qu’il a oublié de remplir.

Parallèlement, l’auteur s’enfonçait dans un dédale de complots et d’anathèmes, déclinés à travers quelques pamphlets brandis comme les talismans de la Connaissance. Pour légitime qu’elle fût, cette quête d’identité a dérivé en prose identitaire, empestant la xénophobie la plus rance. Pour le paranoïaque clinique, tout fait matière, y compris les contradictions les plus flagrantes. Sans doute fallait-il voir dans ces professions de foi pompeuses jusqu’au grotesque les prémices d’une crise mystique qui a dangereusement rapproché l’auteur des berges de la folie. La pose de la victime expiatoire n’est pas dénuée de danger. Herméneutique du cercle vicieux : à force d’autopsier le réel, on ne considère plus le monde qu’en termes de cadavres.

La paranoïa nimbait les premières œuvres de Dantec d’une aura électrique et d’un frémissement jusqu’alors inconnu. Hélas, elle a cessé d’être un argument littéraire pour devenir l’aliment de son psychisme et, à terme, l’élément de sa désintégration. Poussés à leur extrême, les engrenages de la logique finissent par grignoter l’esprit qui a insufflé l’impulsion première. Le style a cédé la place à la grandiloquence, l’auteur au radoteur. Enfermé dans sa tautologie du désastre, Maurice G. Dantec n’en finit plus d’arpenter son Théâtre des opérations. Il a perdu une bonne part de ses admirateurs en route. Un sacré gâchis.

Par chance, il nous reste « Babylon Babies » pour nous consoler.

Gallimard, 1999.

P.S. Maurice G. Dantec a quitté ce monde le 25 juin 2016 à l’âge de 57 ans. Quant à l’orbite terrestre, il l’avait désertée depuis un certain temps déjà…

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Jean-Bernard POUY – Spinoza encule Hegel

Spinoza encule HegelAu palmarès du titre le plus stupéfiant, Jean-Bernard Pouy remporte la palme d’or haut la main : en dépit des apparences, « Spinoza encule Hegel » traite fort peu de philosophie. Il y est surtout question de colts à crosse de nacre, de poursuites en voitures et de tueries plus ou moins soignées, le tout nappé de concepts aussi approximatifs que celui de crashitude et d’aphorismes tels que « L’homme est une poule pour l’homme ».

Après l’apocalypse nucléaire. Chaos généralisé. Les survivants survivent. Des groupes de hors-la-loi sillonnent la France en quête d’émotions fortes, sinon d’avenir. Ils se lancent des défis guerriers sur fond d’idéologie marxiste, léniniste, trotskyste, comme on voudra. La mort se doit d’être esthétique.

C’est bien ce qui tarabuste notre héros, Julius Puech, chef de la Fraction Armée Spinoziste. Cheveux rouges, vêtements noirs et bottes de lézard mauves, il ne passe pas inaperçu, d’autant que lui et ses copains ont contribué à l’anéantissement de divers groupuscules néostaliniens dans de grandes gerbes dialectiques et sanglantes. Mais voilà que les Jeunes Hégéliens leur lancent un défi. Pourquoi ? Mystère. Cela doit avoir un rapport avec l’éthique… La course-poursuite les entraîne de Paris à Marseille.

On aura compris que « Spinoza encule Hegel » dépasse les clivages établis du genre. Mélange de thriller futuriste, de Mad Max sous acide et de branquignols, elle narre la geste de jeunes cinglés pour qui la mort – celle des autres, bien entendu – apparaît comme le seul horizon admissible. Ils traînent après eux un fatras de concepts grandiloquents, masques dérisoires en regard de ce qui les motive réellement : la destruction de l’ennemi, qu’il soit de classe, de passage ou de fortune. Pour paraphraser Desproges, entretuons-nous en attendant la mort.

Simple divertissement pyrotechnique ? Que nenni ! Chaque page éclate de formules percutantes, de rapprochements audacieux, de visions délirantes qui projettent les ombres enflammées d’un monde agonisant. On voit les carcasses des voitures abandonnées sur le périph, on sent l’odeur de l’essence qui consume l’Assemblée nationale dans un brasier insensé, on entend les glapissements de l’animateur de Radio Cinquième internationale annonçant le nouveau défi du jour ou prédisant la curée pour tel groupe maoïsto-folklorique. Cours camarade, l’avenir n’est nulle part.

Dans la préface de l’édition Folio, J-B Pouy explique qu’il a voulu faire un sort à la légende soixante-huitarde que les élèves du bahut où il sévissait en qualité d’animateur culturel (sic) lui réclamaient ad nauseam. Voilà donc la grande affaire de l’extrême-gauche métamorphosée, par la grâce d’une plume trempée dans on ne sait quelles substances illicites, en épopée punkoïde. Le galimatias théorique, qui faisait alors le miel des contestataires de tous poils, est restitué sous une forme hallucinée, digéré à grands renforts d’alcool et d’amphètes. On retrouve le style pompeux des proclamations de l’époque, mais rectifié à l’aune de l’esthétique rock. Prolégomènes à toute crashitude… En ce sens, « Spinoza… » (préservons la pudeur de nos lecteurs) est un grand roman en ce qu’il constitue un authentique travail de création littéraire. De fait, il est difficile de trouver un équivalent à ce pavé jeté dans la mare de la bienséance. L’un des anciens élèves de J-B devait s’en souvenir un peu plus tard : un certain Maurice G. Dantec…

« Mes pareils à deux fois ne se font point connaître / Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître. » Ce n’est pas vraiment le style de J-B Pouy, où la dérision est omniprésente. Néanmoins, c’est une réalité puisque « Spinoza… », écrit pour amuser des copains, est son tout premier roman. Plusieurs autres devaient suivre, publiés sous l’égide d’une bonne fée, Patrick Raynal (directeur de la Série Noire de Gallimard, en admettant qu’une bonne fée puisse revêtir l’apparence d’un trois-quarts de rugby avec des lunettes et une grosse moustache). On y retrouve à chaque fois un personnage principal un peu marginal, qui ne demande rien à personne. Evidemment, c’est sur lui que les emmerdements vont se précipiter. Le héros selon Pouy ? Vous ou moi, un homme ordinaire en butte aux petites et grandes hypocrisies de nos sociétés soi-disant justes et civilisées. Tout Jean-Bernard Pouy est là, cinglant, amusé, précis, avec ses phrases qui claquent et ses images qui apaisent parfois la douleur. Ses récits lui ressemblent, taillés à la serpe, précis dans l’expression mais toujours prêts à se barrer dans le délire. Une rencontre avec J-B (l’écrivain, et le whisky aussi) est une aventure inoubliable. Il suffit de l’entraîner sur un sujet qu’il affectionne, les mouvements trotskystes des années 70 ou la création du Poulpe, Norman Spinrad ou « Tous à Zanzibar » de John Brunner, et le voilà parti. Il raconte, raconte… On se régale.

Jean-Bernard Pouy est un pilier du polar français, une voix inimitable. Chacun de ses titres vaut le détour. Allez, un petit dernier pour la route : « Les roubignoles du destin ».

Imparable.

Albin Michel, 1983, puis Baleine, 1996.

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